Comment éviter la perte de sens au travail ?

Éviter perte de sens au travail

En télétravail, les salariés se sont retrouvés davantage seuls face à leur mission professionnelle. Pour beaucoup, cette situation a aiguisé le questionnement sur le sens de leur travail : quelle est son utilité réelle ? Comment contribue-t-il à la bonne marche de l’entreprise ? Hésiter à répondre peut vite devenir source de souffrance. L’entreprise a un rôle à jouer pour ne pas laisser ses salariés face à ce genre d’incertitude.

Trouver du sens à son travail est une nécessité pour de nombreux salariés qui ne peuvent pas s’épanouir dans un simple travail alimentaire. Cette attente revient à savoir quelle est la valeur ajoutée de ce que l’on fait pour l’organisation, et dans quel objectif on le fait. D’où la question « pourquoi » que pose facilement la jeune génération face à une directive, au point d’être devenue la génération Y – « why » en anglais.

Toutefois, dans de nombreuses entreprises, les salariés sont privés de visibilité, car ils travaillent selon des instructions données sans mise en perspective. Comment éviter une telle lacune et permettre aux salariés de (re)trouver du sens au travail ?

La directive ne met pas le travail dans le bon sens

Dans l’entreprise pyramidale, un principe persiste selon lequel le comportement des salariés s’optimise par le contrôle et la directive. Poussé au paroxysme, ce type d’organisation occulte la contribution de la réflexion du salarié, laissant au management la mission d’organiser les process de production. Or, face à des salariés qui détiennent les capacités et les compétences pour savoir par eux-mêmes comment bien faire leur travail, il est aujourd’hui nécessaire d’atténuer la subordination dans l’organisation.

Toutefois, cette réflexion n’a pas encore été poussée assez loin. Le management commet souvent l’erreur de ne pas prendre le temps d’expliquer les raisons des actions décidées. Les salariés se retrouvent donc obligés d’agir selon les choix d’un supérieur, sans latitude pour contribuer à la décision, sans visibilité sur ce qui la motive. Or, agir sans comprendre le sens de l’action est une annihilation de toute intelligence, voire cause de souffrance. Difficile, dès lors, de discerner le sens de son travail.

L’autonomie aide à donner du sens à son travail

Trouver de nouvelles pratiques de gouvernance est aujourd’hui urgent, car les salariés aspirent à davantage d’autonomie pour prendre en main leur travail, lui donner du sens et s’y réaliser. Un environnement de travail qui les libère de la subordination leur permet de passer à un niveau de collaboration plus constructive, dont ils perçoivent l’intérêt pour la performance globale.

Pour y parvenir, l’entreprise doit desserrer les liens du management, laisser les salariés exploiter leur expérience et leurs capacités pour bien faire leur travail, voire l’améliorer par rapport aux process édictés par des managers. En effet, le management n’est pas toujours en meilleure position pour optimiser un travail qu’il ne fait pas, et mieux vaut laisser les salariés en décider en leur faisant confiance.

Une autre condition favorise l’autonomie des salariés et le sens qu’ils donnent à leur travail : le fait de pouvoir accéder à toute l’information utile à leurs tâches professionnelles. Ils gagnent ainsi en visibilité avec toutes les cartes en main pour prendre des décisions avisées. L’entreprise a tout intérêt à passer à une organisation peu propice aux jeux de pouvoir, dans laquelle ceux qui détiennent des informations ressources de pouvoir n’ont plus aucune raison d’en faire la rétention.

La quête de sens au travail aboutit à la reconnaissance du monde

En atténuant la hiérarchie, les salariés gagnent leur autonomie et leur pleine puissance d’agir, sans restreindre leurs initiatives par crainte de commettre un impair – par exemple, faire une erreur ou s’écarter d’une directive. Ils s’émancipent aussi de la nécessité de gagner la reconnaissance de la hiérarchie, et de déployer à cette fin des stratégies comportementales orientées par les attentes d’autrui. En parallèle, les tactiques pour faire pression sur les autres, notamment en ne partageant pas toute l’information, n’ont plus lieu d’être.

Quand le salarié bénéficie de cette libération de son potentiel, de sa puissance d’exister et d’agir, il sait et choisit ce qu’il a à faire pour contribuer à la performance globale. La reconnaissance qu’il reçoit est bien plus universelle : il s’agit de la reconnaissance du monde, pour une performance évidente, sans besoin de retour. La quête de cette reconnaissance universelle donne alors tous son sens au travail.  

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